Avez-vous déjà été confronté aux choix de deux produits de provenance différente dans un rayon de supermarché ? ou au marché ? ou même chez votre boutiquier ?
L’un des premiers aspects qui attire sûrement votre attention est le packaging. Tant qu’il est beau et assez bien présenté, le produit se retrouve déjà au fond de votre panier ou entre vos mains.
L’autre aspect est celui du prix. Pour deux différentes bouteilles de détergent, qui se présentent à vous, le réflexe sera de choisir celle qui a un coût abordable ou de qui l’illustration est la plus frappante. La composition, le pays et l’usine de fabrication viendront après.
A 90%, les produits importés l’emportent toujours dans la majorité des cas. Embouteillé dans une usine en dehors du territoire, livré à grande échelle, tout un rayon rempli de ce produit.
Sans le faire exprès, votre cœur chavire souvent du côté des produits importés au détriment des produits locaux, disponible en quantité moins importante à un prix légèrement au-dessus. Mais est-ce que vous vous êtes déjà demandé pourquoi les Africains peinent-ils à consommer les produits fabriqués sur place ? Pourquoi ces produits reviennent-ils relativement plus chers que ceux importés ?
Parlons des réalités
Les matières premières: il n’y a pas le moindre détour à faire. L’abcès même est à ce niveau. Celui qu’il faudra absolument crever pour faire décoller le Made in Africa.
Les matières premières.
Elles ne sont déjà pas pour la plupart cultivées dans les pays d’où émergent les produits finis proposés sur le marché. Une marque béninoise de production de produits capillaires à base de beurre de karité confie s’approvisionner au Sénégal pour son ingrédient de base: le beurre de karité.
Faisons donc un calcul basique.
Pour cette marque, il lui revient de:
- commander l’ingrédient de base
- se déplacer pour s’assurer de la qualité et de la quantité fournie
- acheminer l’ingrédient vers le Bénin
- passer à la production des produits
- mettre en vente
Avant d’arriver à la dernière étape, la marque se chargera d’appliquer tous les frais relatifs à l’importation de l’ingrédient phare. Le résultat est tout trouvé, le produit fini reviendra relativement cher pour permettre au producteur de souffler. Et, dans ce cas encore, il n’est pas sûr de rentabiliser sur la boîte, l’unité, la douzaine vendue.
Il lui faudra dans ce cas, atteindre un certain quota de vente pour réaliser ses profits.
L’autre difficulté avec la matière première, c’est la constance de la production. Les producteurs disposent de plusieurs débouchés et travaillent avec différentes marques. La politique est à l’avantage de celle qui lance de grosses commandes.Le petit producteur se retrouve donc handicapé et obligé de s’offrir le peu de matière première disponible pour sa production.
Résultat: très peu de produits finis donc obligation d’élever le prix pour rentabiliser.
Toutefois, on ne va pas blâmer un pays, une région, une culture, mais il y a lieu de blâmer les habitudes, les attitudes et la mentalité.
Les habitudes: J’achète une matière X à 100 milles FCFA, le kilogramme. Avec cette quantité je peux normalement récupérer une marge de 5.000f. Mais à bien penser, je peux faire plus? Je double les prix, ils vont se débrouiller pour les acheter.
Un exemple typique des habitudes que développent les entrepreneurs africains. Le mal est si profond que le résultat est directement visible sur le prix des produits finis.
L’autre faculté propre aux africains est une mentalité qui remet tout en cause, qui procrastine, individualiste et désintéressée. La phrase courante qui décrit le phénomène: Tu es capable de vendre le produit à 50f, ton propre frère ira s’en procurer ailleurs à 500f. Il est reproché à l’Africain un manque de patriotisme, de solidarité et de bienveillance.
A ce niveau encore, il n’y a pas lieu d’indexer un pays, une région ou une culture.
On ne conçoit pas qu’une tablette du chocolatier ivoirien soit à 1500f mais on se procure une tablette de chocolat importé à 10 000f. Quelle différence? Parce que le second produit est importé, il doit être meilleur.
Erreur! Ce n’est aujourd’hui plus une donnée à exploiter pour juger la qualité d’un produit.
Et puis tout se fait chez vous, avec amour et beaucoup de soin.
Il vous suffit de sortir de votre zone de confort pour vous en rendre compte.
Aux producteurs, il est important de fidéliser le client, de maintenir le rapport qualité-prix et de donner à chaque achat une raison aux consommateurs de renouveler le produit. La marge de bénéfice est importante pour faire souffler n’importe quel entrepreneur, mais il est important d’opter pour des choix raisonnables.
Prenez soin de votre client, le business prendra soin de lui-même.
McDonald’s
Il est impératif de blâmer la politique de la poche pleine. Il faut bien faire des profits mais pas au dépens des consommateurs. Le Made in Africa englobe toute une chaîne de production, depuis le producteur des matières premières au consommateur du produit dérivé. Il est important de respecter cette chaîne de sorte à ne pas en compromettre une.
Si notre article pouvait pousser à une prise de conscience, nous n’hésiterions pas à pousser les coups de gueule qu’il faut.
Pour aujourd’hui, la génération actuelle et à venir, acheter des produits importés, d’une marque populaire ou dans une grande boutique occidentale, ne fait pas grimper votre côte. Vous en ressortez les moins gagnants.
Vous remplissez les caisses d’une entreprise en dehors de votre continent et vous exportez toute la devise du continent.
Vous contribuez efficacement à la pollution de votre cadre de vie parce que le packaging de ces produits sont à 90% non-recyclables et toxiques pour l’environnement.
Vous retardez l’essor de votre continent et des producteurs qui s’y trouvent.
Résultat: le développement de l’Afrique restera une poésie qui traversera les temps sans réel changement.
Mais puisqu’il s’agit de promouvoir notre continent et les merveilles qui s’y trouvent, il nous revient de changer notre façon de voir le monde et les choses qui s’y font. Nous réveiller du profond sommeil dans lequel nous a plongés les publicités étrangères, les avis étrangers et les marques étrangères.
Nos amis les importés sont les plus convoités, les plus adulés et les plus en vogue. Pourquoi? Parce qu’ils reviennent considérablement moins chers aux consommateurs.
Le Made in Africa conforte quant à lui sa position de produit cher, inaccessible.
Il ne s’agit pas d’un débat de notre ère, il existait bien avant nous, et ce, depuis que les produits made in Africa peinent à prendre de la place sur le marché.
L’Afrique a tellement plus à offrir qu’on aimerait bien l’admettre.
Et puis si vous n’avez jusque-là pas changé d’avis, Ypada vous donne 500 raisons de vous procurer des produits africains atypiques, rapport qualité-prix.