Notre entrepreneur du jour n’a pas bâti son entreprise avec 0F. Non !
Il a démissionné d’un poste qu’il occupait pour se mettre à son propre compte.
Il lance Vaisselles Bénin avec 50.000f.
Nous vous présentons Jacques Aubain AHOUANGBO, promoteur et directeur général de Vaisselles Bénin.
Présentez-nous la maison Vaisselles Bénin. Quelle est votre spécialité ?
VB: Vaisselles Bénin est une marque béninoise spécialisée dans la conception et la commercialisation des arts de table et de cuisine fait mains. Nous proposons des accessoires et vaisselles de table.
Comment décrivez-vous vos débuts ? Comment est-ce que tout ceci a commencé ?
VB: Nos débuts étaient assez compliqués comme dans tout processus de création d’entreprise. Tout part d’une idée. Lorsque nous avons eu l’idée de mettre sur pied cette marque, nous nous sommes démerdés pour le rendre réel. J’étais à l’époque employé d’une société de BTP de la place où j’ai travaillé en tant que directeur d’exploitation. C’est de ce poste que j’ai démissionné pour me mettre à mon propre compte.
J’ai démarré avec la modique somme de 50 milles francs qui m’ont servi à acheter du bois pour les tout premiers prototypes. La recherche des ouvriers a suivi et a également été un processus assez compliqué. Ceci parce que leur mentalité ne me correspondait pas. Ces derniers tenaient à la forme brute des articles et moi j’avais des idées innovantes qui nécessitent plus d’efforts, de travail pour donner un meilleur aspect à la finition. Beaucoup trouvaient mon choix très compliqué.
Mais aujourd’hui nous disposons d’une main d’œuvre qualifiée et des artisans qui nous permettent de réaliser des articles selon les exigences et les normes de nos clients.
Quelles sont les types de bois que vous exploitez le plus dans votre activité ?
VB: Nous exploitons aujourd’hui trois types de bois. Il y avait un quatrième qui s’y ajoutait l’Afzelia Africana qui aujourd’hui est frappé par les restrictions gouvernementales. Ce qui est dommage parce qu’il est très apprécié de nos clients et était très utilisé par nos grand-parents.
Il nous reste donc le Kaké, le melina, l’iroko sur demande des clients.
Quels sont les différents articles que vous réalisez et proposez à votre clientèle ?
VB: Nous avons beaucoup de produits tous réalisés à la main même si on nous compare beaucoup plus au produit sorti d’usine. Nous sommes très regardants sur nos différents articles pour offrir le meilleur à notre clientèle.
Nous proposons plusieurs formes d’assiettes, des verres à boire, des couverts, des soupières, des boles de services, des pimentiers, des plateaux de services et bien d’autres en bois.
Comment définissez-vous votre métier ? est-ce une histoire de passion ou il s’agit juste d’une source de revenu ?
VB: Mon métier, c’est avant tout une histoire de passion. Si ce n’est qu’une source de revenu, nous aurons déjà abandonné à la première difficulté.
Vaisselles Bénin se veut être la référence, la marque des ustensiles en bois.
Comment assurez-vous la vente de vos produits et qui sont ces personnes-là qui s’intéressent le plus souvent à vos articles ?
VB: Nous assurons beaucoup plus la vente en ligne, surtout via notre Facebook. Nous ne stockons pas encore les articles. Nous travaillons sur commande, mais nous avons aussi un local qui permet aux gens de voir de plus près les articles puisque beaucoup doutent que de telles réalisations soient faites par un Béninois .
Nous sommes convoités par les restaurants, les hôtels et même les ménages. Mais aussi à l’extérieur, en France, en Suisse, en Belgique, en Guinée et au Congo.
Quelles sont les difficultés que vous rencontrez dans votre activité ?
VB: Les difficultés que nous rencontrons sont énormes. Mais comme je l’ai dit tout à l’heure, la passion ne nous permet pas d’abandonner. Vous êtes le visionnaire de votre propre projet.
Nous rencontrons des difficultés dans l’approvisionnement du bois, il nous faut faire des tris beaucoup de tris.
Les gens ne font pas assez confiance aux produits béninois. Ils les trouvent assez chers ce qui fait que nous n’avons pas encore pu conquérir intégralement le marché local.
Puis, nous avons le problème de financement pour étendre notre capacité de production et de main d’œuvre, entre autres.
Vaisselles Bénin, quels sont vos projets à venir ?
VB: Vaisselles Bénin compte installer son showroom à Cotonou et par la suite avoir des franchises un peu partout sur le territoire. Nous comptons installer une grande usine de production qui recrutera 5.000 personnes pour la production.
Nous allons donc dupliquer le projet dans 10 pays d’Afrique où les bois de chacun de ces pays seront notre matière première.
Si vous avez le pouvoir de changer le monde, que changerez-vous en premier ?
VB: Si j’avais la possibilité de changer le monde aujourd’hui, je changerais la mentalité africaine. Il faudrait que les africains apprennent à se baser sur leurs ressources pour développer leur pays.
Dès que la mentalité africaine va changer, l’Afrique pourra émerger très facilement et voir ses fils et ses filles émerger avec elle.