Un verre de liqueur AHA YIN pour décompresser!
Interviews/ Découverte

Un verre de liqueur AHA YIN pour décompresser!

Judith Elvire Glonou SOURADJOU est notre entrepreneure du jour. Mère de trois enfants et promotrice de la marque AHA YIN.

Avant tout, commerçante, mais ensuite gérante d’une structure de commercialisation de tissus.

De la Côte d’Ivoire au Bénin, notre entrepreneure va vivre des expériences incroyables qui donneront vie aux liqueurs AHA YIN. 

Comment est-ce que l’aventure AHA YIN a commencé ? 

AY: AHA YIN est partie d’une histoire assez anodine. J’avais pour habitude, à la maison, de préparer des boissons à base de sodabi. 

J’aime les créations originales, locales et j’aimais utiliser du sodabi, avec des dattes, et certaines épices, comme nos tisanes et boissons traditionnelles. Lors des fêtes, des dégustations en famille, on avait pour habitude de sortir les liqueurs, et j’en profitais pour exposer mes créations, et faire goûter à mes proches. 

Certains visiteurs étaient habitués à mes liqueurs. Ils aimaient particulièrement certains de nos mélanges (avec les dattes, le zeste d’orange et le souchet). Les membres de ma famille, habitués, indiquaient directement qu’ils voulaient « leur boisson ». C’est de là qu’est parti le surnom « AHA YIN » qui signifie « ma boisson » en mina. 

Un de mes frères a, dans le cadre d’une de ses festivités, souhaité que je lui fasse parvenir une de mes liqueurs, en quantité assez importante à l’époque. Ma recette maison s’est retrouvée au milieu de spiritueux de grandes marques connues (Jack Daniel’s, Bailey’s, Martini… ). Fortuitement, les invités de mon frère ont encensé ma préparation. Ils ont même souhaité en acquérir, et se demandaient où ils auraient pu l’avoir. 

De confession catholique, je me suis également rendue à un séminaire religieux, tout en emportant mes préparations, que je comptais offrir aux moines et prêtres. Ils ont adoré mes préparations, l’ont comparée à une chartreuse, et me proposaient de commercialiser mes boissons. 

C’est ainsi que forte du succès de mes préparations, et souhaitant faire goûter au monde nos produits, nous avons décidé de mettre à la disposition du monde les recettes traditionnelles et faites maison.

Combien de produits vous proposez actuellement sur le marché ?

AY: A ce jour, AHA YIN est disponible en trois versions (Classique, Tradition et Hibiscus).

Quels sont les ingrédients phares qui entrent dans le processus de fabrication des liqueurs AHA YIN ? 

AY: Déjà, toutes nos liqueurs sont faites à base de sodabi (alcool de palme). Selon la version, nos ingrédients phares varient. Nous servons de l’alcool, oui, mais nous utilisons des produits locaux qui se veulent nutritifs et sains. Il s’agit notamment des dattes, du zeste d’oranges mûres pour la version Classique, des plantes de phyllanthus amarus, communément appelés « hlinwé », du petit cola pour la version Tradition, des fleurs d’hibiscus, de la menthe pour la version Hibiscus. 

Comment assurez-vous la vente de vos produits et quelle catégorie de personnes s’y intéressent ?

AY: A la date d’aujourd’hui, AHA YIN est disponible à la livraison. Nous sommes présents sur les réseaux sociaux, et nous sommes en partenariat avec une structure de livraison, qui nous aide à satisfaire nos clients. Les démarches sont en cours afin de rendre nos boissons disponibles en grandes surfaces, dans les principales artères du Bénin, et plus tard de la sous-région. 

AHA YIN s’adresse à toute personne amatrice de boisson alcoolisée (de plus de 18 ans, naturellement). Nous ciblons particulièrement la tranche de 25-40 ans, qui représente la part la plus importante en termes de consommation de boissons alcoolisées. Il est vrai que certains de nos produits intéressent plus une tranche d’âge qu’une autre ( la version Tradition est prisée par les personnes de plus de 40 ans, la version hibiscus attire plus de jeunes de 22-30 ans). 

Quelles sont les difficultés liées à votre secteur d’activité ? d’une part en tant qu’entrepreneur et d’autres part dans le processus de fabrication des liqueurs ?

AY: Dans un environnement en plein essor (plusieurs initiatives sont à noter dans le cadre du développement des activités locales), on tâtonne beaucoup. Les devanciers ne sont pas nombreux, et l’écosystème entrepreneurial a de beaux jours devant lui. 

L’argent étant le nerf de la guerre, le manque de moyens financiers est forcément un frein, et l’essentielle difficulté à laquelle sont confrontés les entrepreneurs. Je ne vais pas vous refaire le discours, entreprendre est un pèlerinage dans le désert. Revenus instables, démarchage de la clientèle, difficultés de financement. L’entrepreneur est relativement seul, et son entourage ne le comprend pas forcément. 

Dans le processus de fabrication de nos liqueurs, on essaie de s’adapter. Déjà quand nous étions en phase de test pour nos produits, trouver les meilleures qualités de nos produits relevait du parcours du combattant. Nous nous approvisionnons en sodabi auprès de nos partenaires (artisans et paysans), et le même mode d’approvisionnement est effectué en fruits et épices, avec les fournisseurs locaux. 

L’approvisionnement en matières premières est assez délicat. Avec AHA YIN, nous souhaitons commercialiser des produits de qualité, exempts de reproches et sains. Nous tâtonnons beaucoup, d’un fournisseur à un autre, tout en recherchant à optimiser autant sur le plan financier que qualitatif. 

Comment voyez-vous l’industrie de l’alcool Made in Benin ? est-elle à ses beaux jours ? 

AY: Nous prenons souvent en exemple nos devanciers. Nous ne sommes pas la première structure qui commercialise de l’alcool Made in Bénin. Les initiatives pour promouvoir le « consommons local » sont louables, et l’on ne pourrait qu’aller de l’avant. L’industrialisation se fera sûrement, un pas après l’autre, et nous serons fiers d’être de la partie !

Quels sont les projets de AHA YIN ?

AY: Dans le meilleur des mondes, AHA YIN représentera un acteur majeur dans l’industrie de l’alcool. Sur le court terme, nous envisageons rendre disponible nos produits dans les grandes surfaces du territoire béninois, mettre en place une meilleure organisation fonctionnelle et assurer un meilleur processus d’approvisionnement. 

Dans une politique écologique, nous envisageons d’opter pour le recyclage de nos bouteilles, la fidélisation de nos clients

Si votre marque était un animal, lequel serait-il et pourquoi ?

AY: Une question amusante ! En AHA YIN, je vois une marque qui se veut prestigieuse, se démarque par son conditionnement et sa particularité. Comme un aigle, AHA YIN prendra son envol, pour dominer les cieux ( ou l’industrie de l’alcool, dans ce cas).

Merci Ypada pour la tribune accordée, et n’oubliez pas! Continuez de consommer AHA YIN, lors des fêtes, des réjouissances, baptêmes, ou même pour votre plaisir individuel. 

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